un-balcon-en-foret

slowly strolling in the sweet sunshine...

Jeudi 23 septembre 2010 à 15:45

Parfois lorsqu’on se trouve dans les lieux que l’on a déjà arpenté avec d’autres, on ne peut y retourner sans les y voir, comme en transparence, qui hantent les lieux.
Ces fantômes translucides ne viennent pas de l’outre-tombe, juste du passé, relents de nostalgie qui viennent vous hanter…
Je ne peux voir la tour eiffel sans distinguer au deuxième étage pauline et jean qui me font signe de la main, je ne peux arriver gare montparnasse sans voir marième dans sa robe blanche et bleue en train de se tordre le cou pour me voir arriver, je ne peux traverser le hall du batiment L sans voir une bande de LEA, café au caramel à la main, je ne peux traverser le champ de mars sans voir caro assise au milieu d’une bande d’amis, pique nique étalé au milieu…
 
Cork is haunted too, but only to me... my own personal ghost...
Ce fantôme me poursuit dans oliver plunkett street, à l’université, dans les rayons du tesco…jusque dans ma cuisine…
 
Cependant, mes fantômes restent bloqués à l’entrée des nouveaux pubs…les videurs vérifiant nos « ID cards » aiment peut-être leur « fish and chips » avec beaucoup de « garlic »…
Mais j’ai trouvé bien mieux que l’ail pour garder les spectres du passé à distance : des étudiants erasmus à la pelle, des soirées au pub à n’en plus finir, le dancefloor du old oak, des soirées crèpes dans ma cuisine, des aventures en tout genre…
Créant de nouveaux souvenirs en ces lieux, on efface les anciens…les spectres perdent de leur vivacité, ils palissent peu à peu…je ne peux déjà pratiquement plus les distinguer…
 
Philip Pullman etait un visionnaire...je dois avoir traversé une fenêtre entre les mondes : on dirait un univers parallèle, avec les même batiments, la même ambiance, mais des gens, des expériences différentes... comme une deuxième cork si semblable et si différente de la première…
 
Pétillante Cork que, en moins d’une semaine, je considère comme chez moi.
Welcome Home.

Jeudi 2 septembre 2010 à 2:46

Ces temps ci, je suis branchée sur le monde.
 Vers 22h30 en général [18h30 heure locale], le canada se connecte, le temps de quelques mots et expressions étranges, pour parler de sous-sol et de dépanneur.
 [rien à voir avec une voiture, un « dépanneur » en québécois, c’est une petite épicerie de quartier. Perso ca me donne des visions fantasmagorique d’un mec portant un bleu taché de cambouis qui me tendrait mes courses dans un sac en plastique en me disant « et avec ceci ? »…]
Et vers minuit [6h heure locale] c’est la chine qui vient chercher de la compagnie lorsqu’on l’empêche de dormir.
Sur facebook, ça discute photos, ça compare les accents anglophones, ça refait l'histoire de la linguistique avec force chauvinisme.

Ca me fait des soirées plutôt étranges.

et dieu inventa internet.
on peut être à 6000 kilomètres de distance et se pencher sur la même photo en se demandant
-« C’est lui qui joue de la clarinette ? »
-« Je ne sais pas… »
-« Bon, on va faire un commentaire vague, du genre ‘L’ambiance avait l’air géniale’ »
 -« haha, oui ca va, comme ça on se mouille pas ! »

On peut également être à plus de 9000 kilomètres et faire une visite guidée de la chambre d’étudiant de ses amis par webcam.
Avant d’échanger quelques piques sur facebook avec un anglais goguenard…


 Lorsque l’on se parle et que l’on plaisante comme si rien n’avait changé, comme si elles étaient toujours dans leur chambre à rennes, lorsque j’ai leur bouille en grand sur mon écran et leur voix dans mes haut-parleurs, difficile de se rendre compte qu’elles sont à l’autre bout de la planète.  qui pourtant n’en a pas, de bout, puisqu’elle est sphérique. N’empêche que rennes/montréal/jinan, ca en fait un sacré. De bout.

 

 Alors oui, partir à Cork sera un changement brutal, mais une chose est sure :
Dans ces moments où l'on perd nos repères, lorsque tout change, il suffit de peu pour se retrouver
ouvrir firefox
avec mon habillage personnalisé
mes onglets enregistrés qui s’ouvrent.
gmail, puis facebook et wordreference
mes petits marques pages qui s’alignent les uns à cotés des autres
the economist, flick’r, wikipédia, cowblog, courier international, CS...
Toutes mes habitudes et passions assemblées sur une ligne, prêtes à s’ouvrir en une fraction de seconde
tous ces gens, tout autour de la planète, qui petit-déjeunent quand je me couche...
si loin, si proches
 
Alors que ma vie tient à présent dans une valise, mozilla is my home…

http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/reikidistance.jpg

Mercredi 1er septembre 2010 à 0:42

« et vous, vous avez peur ? » La question me fut posée un beau jour sur un quai de métro.
regards éloquents entre futures expatriées…

bien que je refuse de l’avouer, oui j’ai peur à l’idée de partir un an dans un autre pays.
pas vraiment de la peur genre frousse bleue
plutôt une excitation mêlée d’angoisse…
j’ai peur de me sentir un peu seule
De me sentir loin de tous ces gens qui comptent tellement pour moi, qui vont continuer leur vie égoïstement, les bougres, pendant que moi je jouerais à « what’s your name ? oh, and where are you from ? »
Un an c’est long. Il va se passer des tas de choses que je ne verrais pas. Je vais louper un paquet d’événements, de rencontres, de bonnes soirées, de fous rires.
Aussi bien à paris qu’à rennes.


Je crains en particuliers pour les amitiés les plus récentes, les plus fragiles. les rencontres de cette année renforcées durant l’été…nous avons notre langage, qui évolue au rythme de nos délires à l’opium. J’ai peur de ne plus parler leur langue lorsque je rentrerais.
« billy est sacrément bien monté », « blourg », « frontière italienne », « patapain », … seront probablement devenus des termes archaïques, relégués avec les « little schoolboys », « ça siouks » et autres « brochure ».

 Comment serons-nous lorsque nous rentrerons dans un an ?
juin 2011 ca me parait aussi loin que 2050.

Et, ça y est, septembre pointe le bout de son nez, entérinant l’arrivée de Mathilde loin là-bas dans l’immensité chinoise et entamant mon compte à rebours.
J-10 me dit mon calendrier…


http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/1708750836.jpg

 

L’Irlande
Je clame haut et fort depuis 6 mois que je suis prête à partir
J’ai préparé un blog spécial, acheté un appareil photo et un sac, je me suis renseignée, inscrite, informée, préparée
Tout est prêt.
Sauf moi.

Retrouver les maisons multicolores, l’ambiance des pubs, l’accent incroyable, les paysages à couper le souffle

Mais j’ai peur…d’avoir vite fait le tour de cork
De me sentir un peu seule le soir dans ma piaule
Que ma bougeotte me reprenne plus vite qu’il ne le faudrait
De me sentir un peu loin de paris, rennes, edimbourg, fribourg, grenade, montréal ou encore jinan
Que mon cœur, encore une fois, ne suive pas la vitesse de mes pas


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