un-balcon-en-foret

slowly strolling in the sweet sunshine...

Mardi 20 juillet 2010 à 12:03

Raisonnable

 

Un adjectif polysémique. qu’on m’accole un peu trop souvent.

Tu sais, c’est le genre de mot qui fait super bien sur la lettre de recommandation d’un prof, un rapport de stage ou l’appréciation d’un directeur de camp
Mais dans la bouche du quidam moyen, ca rime un peu trop avec « balais dans le cul » à mon gout.
 
[Voire même avec « psychorigide » d’après un certain crétin fini, mais ça c’est parce que « conscience professionnelle », il connait pas. Excusez-le, son-mono neurone est déjà occupé à se la péter dans son pantalon de velours rose pâle. Le grand chic. Remarquez, au moins il était assorti aux macarons, c’t’andouille.]

VA VoIR LE BoRDEL DANS MA CHAMBRE ET oSE ME DIRE EN FACE QUE JE SUIS PSYCHoRIGIDE, trainé.

Mais zut à la fin, je ne suis PAS raisonnable. J’ai des témoins.
J’ai mon lot de conneries, de trucs dont je suis pas fière
J’ai mon lot de délires stupides, de coups de folie
J’ai mon lot de plans à l’arrache… 22h, « viens, on part à la mer »

http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/swing940x626.jpg

Genre une fille qui se déguise en maître Yoda, qui oublie de s’inscrire à la fac et qui roule comme une dératée dans rennes, elle est raisonnable ?
Genre une fille qui organise des courses de balais volants, qui enchaine les nuits blanches et pique du nez au bureau, qui danse et chante à tue-tête dans les rues de paris un 6 juin, elle est raisonnable ?
Genre une fille dont le but dans sa vie c’est de tout plaquer et de partir faire le tour du monde avec appareil photo et guitare en bandoulière, elle est raisonnable ?

 

Ca veut pas dire pour autant tout accepter. Ca veut pas dire foncer tête baissée dans tous les plans foireux. Ca veut pas dire n’avoir aucuns principes.
 

Raisonnable, non. Intègre, oui.

Mardi 6 juillet 2010 à 18:21

« intégrité » est un mot qui m’est venu de lui-même, comme ca, tout seul durant la nuit de samedi.
En bonne khâgneuse qui se respecte, j’ai ouvert un dictionnaire pour revérifier et être sûre de ne pas faire un article entier sur un mauvais sens que l’opinion commune donnerait à ce mot.
Pour ceux qui ne sont pas familier avec ce terme, « l’opinion commune » en philo, c’est la basse peuplade en fait. Ceux qui se fourvoient non stop avec des raisonnements primaires. Ceux qui ne font pas partie du cercle des élus qui, eux, savent penser et se permettent donc dans toutes leurs disserts d’éminents bac+1 ou 2 d’étaler la première partie sur cinq pages, histoire de bien montrer à quel point l’opinion commune est stupide et ignorante.
J’ai toujours trouvé mes premières parties affreusement arrogantes. Mes profs pensaient apparemment le contraire puisqu’invariablement je recevais le commentaire suivant « ta première partie était bien construite, tu as parfaitement démontré à quel point l’opinion commune était erronée… ». En gros, « vas-y, casse du pequenot, t’es douée pour ça ». ca ne m’a pas empêché de me taper 6 à l’ENS, ceci dit.

 http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/dictionnaire.jpg

 

J’ai donc ouvert wikipédia [oui, chut, je sais] qui m’a confirmé que l’intégrité, c’est la motivation première à être conforme à ce que l'on est réellement.
L’honnêteté envers soi même en somme.
J’y ai longuement réfléchi, l’intégrité en fait, c’est un truc qu’on classe dans les qualités alors que son seul but c’est de nous pourrir la vie. Bien profond.

 

L’honnêteté envers soi même, c’est le truc qui te fait dire ces phrases qui te brûlent les entrailles mais dont tu sais qu’elles doivent être dites, parce qu’on doit être fidèle à ses valeurs et principes.
dont on sait déjà que les conséquences qu’elles entraineront seront lourdes à porter.
Toujours cette histoire de bagages.

 

« Papa, pourquoi tu es resté ? »

« Est-ce que tu es sûr que ce n’est pas plutôt avec elle que tu devrais sortir ? »

« J’aurais fais n’importe quoi pour que vous me disiez que vous êtes fiers de moi »

« J’ai pas de place dans ma vie pour un mec distant…si tu n’a pas la carrure, alors il vaut mieux qu’on arrête là »

 

 

Ce genre de phrases qui font partir loin pour rompre avec sa famille.
ou rompre tout court.

 

et comme les années passent on se connait de mieux en mieux.
Les erreurs nous permettent de progresser
t‘as appris que bouffer la pâte à modeler c’est dégeu
Que finalement la boxe te convenait mieux que la danse classique
Que les amours d’été ca passe rarement septembre
Que sortir avec quelqu’un qui n’aime pas le seigneur des anneaux, ca allait pas être possible
Que les guitaristes, ca te fait fondre
Que les amis qui ne t’appellent que lorsqu’ils vont mal, t’es mieux sans

 

Bref, au final t’as appris à être fidèle à ce que la vie à fait de toi
Et c’est génial, ca te permet de t’entourer de gens qui ont les mêmes valeurs
De savoir qui tu es, de te sentir bien dans tes baskets, de prendre sans hésiter les décisions que tu sembles juste, quoi qu’elles doivent te couter…

 

Mais parfois t’aimerais juste la mettre en veilleuse
te mentir à toi-même
croire aux promesses d’un pote qui dit qu’il va se racheter alors que tu sais farouchement qu’il ne le fera pas
assimiler un mal-être persistant à de la jalousie toute bête et nier que cela puisse venir d'une non-adéquation de deux personnes qui n’ont pas les mêmes attentes d’une relation
se mentir çà soi même c'est très confortable. quelques jours.
mais ca ne dure jamais longtemps. et tu retombes d'autant plus haut, à cause ce sentiment d'avoir su ce qui allait se passer et d'avoir foncé quand même, haha alors vas y mange-le toi le mur, tu l'as bien cherché, grosse conne !

 

mais les cocos, y’a pas de bouton stop au cerveau. Et croyez moi, j’l’ai cherché.
Pour cesser de psychoter
Pour cesser de chercher le pourquoi du comment de détails insignifiants
Pour pouvoir dormir, tout simplement

 

[éDiT : puisqu'il parait que ce blog est baddant, je vous dirais également que la vie est aussi pleine de bonnes surprises. comme un coup de fil et une main tendue par quelqu'un que l'on attendait pas]

Mardi 6 juillet 2010 à 9:24

j’ai traversé Paris l’autre jour avec mes bagages.
Un grand sac de voyage en bandoulière. Mon pc. Mon réflex. Mon sac à main. Ma besace pleine à craquer. Plus un queschua 70 litres bourré à fond.
Léa a failli ne pas me laisser partir, Po’ a dit « oh la vache » lorsqu’elle m’a ouvert la porte, et même les gens dans le métro se retournaient sur mon passage.
Et pourtant je suis arrivée à bon port sans encombre.
Oui, à deux ca aurait été plus facile.
Mais j’y arrive très bien toute seule.

 http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/bagages.jpg



Je n’ai pas besoin qu’on m’aide à porter mes bagages.
Même chargée comme un mulet, je trouve toujours la force nécessaire pour mettre un pied devant l’autre.

Je suis pas une chochotte, c’est le moins qu’on puisse dire
Alors peut-être que je n’ai pas besoin d’aide pour ces autres bagages que je traine.
Ceux que personne ne vois. Ceux qui sont dans mon cerveau.

Moi j’ai la carrure.

 

 

Lundi 5 juillet 2010 à 11:08

Musique sur les oreilles, écrasée contre la porte du fond, j’affrontais ce matin les effluves peu ragoutantes de la ligne  .8.

Ah, la ligne .8. aux heures de pointe…pointe comme pointe des pieds, qui est la position de base lorsqu’on pénètre un wagon balard-créteil. Poser les pieds à plat est le summum d’un luxe introuvable sur la ligne .8..

Écrasée contre la porte du fond donc, mes fesses contre celles d’un inconnu et la queue de cheval d’une demoiselle tout aussi inconnue dans le cou, je survivais en respirant par la bouche et me concentrant sur LA révélatiOn de l’année 2010, j’ai nommé The Baseballs.  
Lorsque soudain, de « Bleeding love », le titre changea pour « Hot’n cold ».

 

 

On croit toujours tous se reconnaitre dans les chansons, elles ont été écrite PoUR nous, nous décrivent, parlent de notre ex, nos souffrances, nos amis, notre chinchilla à poils durs, nos vacances à Ibiza…
Moi la première. Personnellement, je revendique « une belle histoire » de Monsieur Fugain, « la lettre » d’Aldebert, « jte l’dis quand même » de PatriiiIIIiiick, « with or without you » [là j’te fais pas l’affront de mettre le nom du groupe], « la bonne pomme » des Cowboys Fringuants, la quasi-totalité des chansons de Once, « Matters of the heart » de la grande Tracy Chapman… et maintenant « Hot’n cold » également.

 

 

Cela veut-il dire que l’on vit tous les mêmes choses malgré la diversité de nos vies ?
Je ne sais pas s’il faut trouver ca rassurant… genre « ok i’m not the only one who always srews up relationships »
…ou flippant. Est ce qu’on n’apprend vraiment rien des histories des autres ? pourquoi est ce qu’on fait tous indubitablement les même erreurs ?

on se croit toujours différent des autres… « nan mais t’inquiète, nous c’est pas pareil…c’est sPéCiAl »
Ouais. Tellement spécial que quand ca merde tu te retrouve à pleurer sur la chanson d’un autre.
[voire sur une chanson écrite par son ex si t’as d’la chance]

 

 

Moi si je savais mettre des mots en musique, j’écrirais mes propres chansons d’amour raté.
Elles s’appelleraient « la requête », « elle et toi », « wrapped in your doubts ».
Elles existent déjà en partie, et vu mes progrès fulgurants à la guitare, vous pouvez vous attendre à lire mon prénom en LETTRES ROUGES LUMINEUSES sur la façade de l’Olympia d’ici septembre 2089.

 

d’ici là, écoutez The Baseballs. en boucle.


Dimanche 4 juillet 2010 à 2:15

Je me souviens du soir où il m’attendit, drapé dans mon chèche beige, tapis dans l’ombre pour préserver le secret de notre idylle, au bas de l’escalier pour me souhaiter de doux rêves.
Le temps d’une seconde, il apparut à mes yeux comme un prince charmant sorti tout droit d’un livre de contes…le temps d’une seconde seulement

 

La vie n’est pas un conte, et nous avons tous déjà senti la morsure de la réalité nous irriter méchamment lorsque le nuage rose éclate et qu’on retombe les deux pieds sur le plancher des vaches. Ou dans mon cas, légèrement en dessous. Vous visualisez le 36ème dessous ? et bien creusez encore, je suis bien plus profond.
On voudrait tous que ca soit simple, avoir l’air casual et décontract, faire languir l’autre et jouer au chat…suis moi, je te fuis, fuis moi je te suis
certains sont plus doué que d’autres à ce jeu là…
et puis il y a ceux qui n’ont toujours pas compris les règles… tiens, pourquoi quand moi je fuis, il fuit aussi ?

 

La vie n’est pas non plus un de ces navet américain où le mec le plus populaire et musclé du lycée s’intéresse brusquement et irrépressiblement à la jeune fille insignifiante du premier rang. Parce qu’on n’est pas tous fresh and new, qu’on a tous un passé plus ou moins lourd, et que ces bagages on se les traine qu’on le veuille ou non. Et moi question bagages, j’ai pas choisi l’option petit vaniti à fleurs.

Si seulement ces bagages étaient matériels, il suffirait de s’acheter un bon queschua de 70 litres avec bretelles ajustables, et le tour serait joué. Une fois bien sanglé, on pourrait dévaler tranquillement les escaliers de la vie sans prendre le risque de s’étaler au milieu. Sans avoir besoin de prendre l’ascenseur aussi. Je n’ai jamais aimé les ascenseurs. Surtout lorsqu’ils sont émotionnels. Ils ont ceci en commun avec les vrais qu’on ne tient pas les commandes et que lorsque le mécanisme lâche, la chute est inévitable. Et du septième ciel au 36ème dessous, on a bien le temps de se sentir tomber.
 

 http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/200131060002.jpg

Le truc avec les bagages, c’est que à deux, ca parait toujours beaucoup moins lourd. C’est aussi vrai pour le queschua susnommé accompagné d’une guitare et d’un énorme sac bandoulière, que pour les bagages mentaux. A deux ca se porte beaucoup mieux. Et comme c’est bien connu, les filles ca n’a pas de muscles, ca appelle toujours une copine à la rescousse pour s’enfiler à deux un bac de vanille-caramel-noix de pécan devant wall-e.

Seulement dans les films et les contes y’a toujours un mec dont le grand kiff dans la vie, c’est de porter les bagages des autres. D’une autre, surtout. Que ca soit une maladie grave, un secret de famille ou un mauvais sort, il gonfle ses muscle, fait ruer son destrier devant un soleil couchant et résout tout, et en chanson s’il vous plait, pour peu qu’on soit dans un disney.

Seulement lorsqu’on pèse quarante kilos tout mouillé, c’est vachement plus dur de soulever la moitié du bagage.
Lorsqu’en plus on a la vivacité et le dynamisme d’un panda neurasthénique, ca devient un peu tendu.
Et lorsque y’a plusieurs postulantes pour le rôle de la demoiselle trop chargée, là ca passe du disney au sitcom, avec dialogues dignes d’un élève de cm2 et un scénar’ à rebondissements où on découvre que, tadaaa !, les deux jumeaux ont des pères différents,  en fait John a trompé Lisa avec sa sœur, et Brendon hésite entre Brenda et Brendette.
Ouais, ca vend du rêve.

 

 

 Lorsqu’il n’y a plus de mots…
qu'il faut faire face à l'inévitable...
écouter l'autre respirer à l'autre bout du combiné pour ne pas raccrocher
lorsque tout a été dit mais que l'on voudrait voler quelques secondes encore...

 

 

et puisqu'on parle de disney :

 “Don't wanna leave it all behind
But I get my hopes up
and I watch them fall everytime

[...]

 we might find our place in this world someday
At least for now, I gotta go my own way”

 



J’aimerais avoir un jour assez de cran pour prendre seule ce genre de décision

En attendant, je remonte mes murailles pierre à pierre, encore un cran plus haut

 

 

"décide qui de nous deux restera lucide, de l'eau dans les yeux...
je franchis le pas"
[Aldebert]

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast