un-balcon-en-foret

slowly strolling in the sweet sunshine...

Mercredi 25 août 2010 à 16:09

Juin 2010 fût un mois qualifié par la gente féminine rennaise de « délire à l’opium »
Un mois riche en mezzanines, en patafix, en pains au chocolat
Un mois passé à s’enrouler autour des verres
Un mois à regarder passer les étoiles [un peu trop] filantes

Moi, je me suis prise au jeu

 A Cache-cache par texto.
A « Un, Deux, Trois, Soleil » sur le quai d’une gare.
Aux devinettes sur facebook

Et puis, après quelques parties de Menteur, j’ai repris mon jeu préféré. Le Poker.
Mentir, bluffer, sourire d’un air assuré.
Faire croire qu’on a une putain de main, qu’on est toujours dans la course,
qu’on peut renverser le jeu et remporter la partie

Mais là, « Un, Deux, Trois, Terre, j’arrête de jouer »

« Je bluffe pas, j'me couche » a si bien dit Volo.
J’veux plus bluffer. J’veux plus jouer au poker avec ma vie.

 Ni à la belote.
J’ai pas envie de prendre atout cœur, et puis j’ai que des brelles dans mon jeu
J’ai dis « une », puis « deux », et c’est quelqu’un d’autre qui a pris
et j’étais pas sous la gouttière.
J’ai pourtant tenté de reprendre la main, fait des appels,
mais avec une donne pareille, y’a rien à faire
et après belote, y’a eu re-belote
je me suis défaussée
Et maintenant, il ne me reste qu’un dix sec.
Il vaut beaucoup de points, c’est une carte importante, mais il est tellement impuissant, ce dix, il se fera couper à l’atout au prochain pli, l’as de pique est dans la main de l’adversaire
Alors, j’abandonne tout espoir de remporter le dix de dern,
Je suis capot,
Je pose mes cartes, j’abandonne la partie
Pour moi, y’a pas de prochain tour



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« c’est pas que je sente que j’suis pas bien

mais c’est plutôt qu’j’comprends plus rien »
[Volo – jeune fille en fleur]

C’est pas que je m’avoue battue,
mais c’est plutôt que je ne veux plus jouer,
C’est pas que qu’à lui je ne tienne plus,
mais c’est plutôt que j'sais plus ce que j’ai bien pu lui trouver

« Je m'excuse plus d'être amer par excès de politesse »
a également dit Volo.
A quoi bon de toute façon ?
j’ai toujours été mauvaise joueuse, après tout.
Alors oui, je déverse ouvertement ma bile puisque en ouvrant les yeux, j’ai découvert que cupidon m’avait épinglé avec un loup-garou.
De petite fille, je suis devenue voyante et ce sont les cartes qui me disent la vérité, puisque je ne peux pas faire confiance aux villageois.
 Je vais tenter de ne pas virer chasseur, mais je garantis rien.
L’aigreur, c’est peut-être contagieux.

 Je mets un point final au Vaudeville affligeant qu’est ma vie depuis un an.
J’écoute Volo et la Déclaration en boucle
Je noircie la dernière page du carnet à la couverture de carton bouilli qui m’accompagne partout,
 

 Pour la première fois depuis un an, je n’ai plus mal
J’ai l’impression qu’on m’a ôté des œillères,
« Le champ des possibles s’ouvre à moi » disait Tildoo.  
Et bien, coup de bol, il s’ouvre en anglais.

 

Anglais, langue où il n’existe pas de conjugaison au futur.
Juste une construction artificielle avec « will », qui témoigne d’ailleurs de la volonté, plus que d’un réel futur.
Comme je fais une allergie au futur, ca m’arrange bien,
une vraie cure de désintox’
Partir. Loin. Longtemps.
Je trouverais peut-être pas de monastère tibétain ou de prison chinoise en Irlande,
mais vu la pluviométrie locale, y’a pas meilleur endroit pour se mettre au vert, à priori.
Le reste, on en reparlera.


« je te dois mes premiers frissons
 et mes premiers coups sur les doigts,
[…]
malgré tous mes démons
les menottes que j’ai aux bras
[…] je te quitte pour de bon »

 

La déclaration, Debout sur le zinc

Un p’tit peu, Volo

Jeune fille en fleur, Volo

Samedi 21 août 2010 à 20:51

un bon mensonge, c’est comme un maquillage réussit : on ne doit pas le remarquer.
Certains sont particulièrement doués à ce petit jeu.
La fée qui s’est penchée sur mon berceau a probablement dû penser que j’avais la tronche d’un être retors et manipulateur le jour où elle m’a donné le don de mentir effrontément.

Je peux monter un mytho énorme à à peu-près n’importe qui.
En le regardant dans les yeux et lui jurant que c’est la vérité.

Faire passer une absence et une gueule de bois pour une crise d’aérophagie, faire croire que je sors juste du métro alors que j’étais chez moi depuis deux heures, convaincre le contrôleur que je ne savais VRAIMENT pas qu’il y avait deux tarifs dans les TER…

 

 

Mais, si vous ne possédez pas ce don, RéVoLUTioN, plus besoin de vous creuser la tête pour trouver un bon mensonge, on a testé pour vous la parade imparable :
« désolé, j’étais à la frontière italienne ».
 Difficile de contester quoi que ce soit à ca.
[Bien que « désolé, je n’ai pas pu te répondre, je mangeais du choux-fleur » semble également très convaincant.]

 

Parce que une conception du monde où, hors des frontières de France, on entre en « terra incognita », et où il est impossible de contacter les gens resté au pays, c’est dépassé depuis l’invention du téléphone par Graham Bell en 1863.
[Hello, nous sommes au 21ème siècle, nous possédons tous des téléphones portables, et les satellites sont assez intelligents pour faire passer nos messages par des réseaux étrangers. Si, si, je t’assure.]

Parce que des messages qui restent bloqués aux frontières italiennes ou franc-comtoises, mais franchissent sans encombre la frontière Sénégalaise, la Mauritanie, le Maroc, le détroit de Gibraltar, remontent toute l’Espagne et arrivent en France, ça semble louche.

Ah oui, et aussi, parce que le « je viens juste de rentrer de vacances » lorsque facebook enregistre depuis plusieurs jours des activités sur le profil, ça sent l’amateur.
[tout comme le « désolé, je suis débordé en ce moment » au moment où tous tes contacts reçoivent tes résultats à Farmville et voient tes photos de la soirée de la veille]

 

Etre crédible demande un minimum d’organisation…

 

Alors,
lorsqu’un bébé est l’excuse du  programme de votre week-end,
lorsqu’une fille dit s’être habillée avec ce qui lui tombait sous la main,
lorsque votre conjoint part acheter des vis,
lorsque la frontière bloque les appels au secours
[…]
Y’a baleine sous gravillon.

Vendredi 13 août 2010 à 18:06

Quand j’étais gamine, le camping c’était cool. Y’avait plein de ptits voisins avec qui partager ton sandwich au chocolat du goûter, faire la course en vélo ou faire des pâtés de sable. L’ambiance était bon enfant, tout le monde était sympa avec tout le monde, bref c’était plutôt rigolo.

Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais depuis mon enfance, les choses ont bien changées.

Le camping est devenu un repaire à beaufs.
Des mecs torses nus, le bide à bière comme uniforme réglementaire, jouant au foot, Kro à la main, dégageant des effluves de Axe sur fond sonore d’un portable qui crachote du M. Pokora.
Avec forces « fils de pute, tu tires comme une merde », « vas-y pédé, fais moi la passe », « enculé, y m’a taclé », et autres douceurs du genre. Je leur aurait bien fait remarquer, comme le dit Volo, que « C’est une insulte à caractère homophobe » …mais, comme il le dit également « c’est pas le moment de jouer les pédagogues ».
[Volo – « L’interprétation » de l’album « Jours Heureux » - cf here]

Le tout sous les yeux d’un groupe de filles sur-maquillées, avec aux oreilles des anneaux de 40cm jaunes fluos barrés d’un « love » en métal doré, aux bourrelets moulés dans des fringues en stretch. Elles poussent des cris de putois affamés sensés encourager les mecs qui jouent. Et niveau vulgarité, elles semblent faire un concours. « éh mais vas-y bouge ta graisse, là ! », «  c’est le poids de tes couilles qui t’empêche de courir ?mouhahahaahah »
Mouhahaha, en tout cas, c’est surement pas celui de ton cerveau qui t’empêche de  te lever de ton gros cul, pintade.

L’ensemble relève de la caricature, c’est gerbant parce que c’est too much. On se croirait dans un sketch.

Evidement, quand je passe en plein footing, je déclenche les rires… évidement, la belote avec les parents, c’est craignos et évidemment, le badminton avec le ptit frère, ca fait pitié.

Et impossible de les éviter,  ils VIVENT au camping. Je veux dire, vraiment. Pour moi le camping, c’est juste l’endroit où tu dors, mange et te lave. Le reste du temps tu pars randonner/visiter/flâner. Bref, tu te casse de là, parce qu’il n’y a rien à faire. Mais y’en a qui n’en décolent pas pendant toute la durée du séjour… du coup, ils participent bien sur à toutes les soirées [pourries] proposées par le camping, et bien sur à l’inévitable karaoké. Ahhh, le karaoké… les plus beaux titres de la chanson française…au choix johnny, amel bent, christophe maé et « fous ta cagoule »…l’horreur. A fond, bien sur, et jusqu’à deux heures du mat’, bien sur.

Le pire c’est que leur bêtise crasse, ils la font subir aux autre. leur terrain de chasse : les douches…une fois drapée dans ma serviette, je vois une main s’introduire au dessus du mur…suivie d’une casquette…et d’un téléphone portable en mode appareil photo. Oui, mais non.
Je me baisse ensuite pour nouer mes lacets, et là, bingo, de jolis préservatifs usagés sous le banc…
ET MEME PAS NoUéS, EN PLUS.
Les gens sont des porcs.

 

 

Bon, ok, il faut de tout pour faire un monde, et, ok, je suis peut-être une grosse misanthrope qui adoOore baver sur les gens. Peut-être. …mais honnêtement, quand tu vois un groupe de mecs de 17-18 ans jouer avec un briquet en mode chalumeau à celui qui l’approchera plus près de ses narines en mode « cramons nous gaiement les poils du nez », c’est pas moi qui exagère… si ?

 

 

[et sinon, y’a aussi des gens sympas, qui te proposent leur courant pour charger ton portable, qui prêtent leur batterie de voiture pour mettre les pinces quand ton père à laissé la lumière allumée [merci papa], des ptits couples du même âge que les boulets sus-nommés avec leur gamin, des couples de ptits vieux adorables, des familles avec 6 ou 7 gosses tous plus trognons les uns que les autres. Mais c’est rare.]

Mercredi 4 août 2010 à 10:40

Ca y est, les astres ont parlé [et le calendrier de Brittany Ferries aussi], le grand saut aura lieu le 10 septembre à 21h30.

 

As-tu déjà remarqué comme nous avons tous tendance à adorer les nouveaux départs et à détester les fins ? c’est fichtrement illogique, puisque l’un ne va pas sans l’autre. Impossible de partir ailleurs sans quitter l’endroit où l’on est.
Moi je voudrais pouvoir commencer plein de nouvelles choses sans avoir à en arrêter d’autres, apprendre à la fois la médecine, l’anglais, le journalisme, l’ethnologie…
Moi je voudrais pouvoir vivre en même temps en Australie, en Nouvelle Zélande, en Thailande en Inde, au Mali, en Norvège et en Argentine…

Malheureusement, bien que ma future fac ressemblât à Poudlard, je n’ai toujours pas appris à transplaner, pas plus que je ne possède un retourneur de temps
 
« avec des « si », on mettrait Paris en bouteille », dit le dicton. J’aimerais bien moi, mettre Paris dans une bouteille. Je la glisserais dans la poche gauche de mon queschua et je l’emmènerais avec moi. Il me suffirait alors de croquer dans le champignon d’Alice, et hop, je pourrais me faufiler par le goulot et retrouver pur quelques heures mes khâgneux, le métro, les quizz de couchsurfing, les bords de Seine illuminés. Oui, j’aimerais bien pouvoir emmener Paris avec moi…

 

Mais, revenons à nos ferries. Personnellement je sens un petit vent de nostalgie [et d’angoisse aussi] qui commence à se lever.
« bon, ba…on se voit en juin 2011, hahaha »
haha. Morte de rire.
 

Un an. C’est foutrement long et terriblement court.

Long, loin de ces êtres si importants qui savent te faire rire quand ca va pas [et puis quand ca va bien aussi, hein], organisent 15 000 bloody pique-niques, viennent t’attendre à la gare, te font un peu de place chez eux pour t’héberger, traversent paris sous la flotte pour t’aider à porter tes tonnes de sacs…
Mais court.
Court, pour rencontrer ces personnes géniales qui ne me connaissent pas encore et ne savent pas quelle chieuse est sur le point d’entrer dans leur vie. Court, pour appréhender un pays dans sa totalité, avec sa culture et ses diversités. Court pour que cette ville devienne mienne. ...Parce que l’on sait déjà que le retour sera rude…
[court pour rédiger un mémoire aussi, hein, mais bon, j'dis ça, j'dis rien…]

 Un mois. Dans un mois, je change de pays et de langue. Dans un mois, je change de portable, je me mets à skype, je démarre un nouveau blog [cf here]. Dans un mois, je pars habiter en colocation avec 5 parfaits inconnus. Dans un mois, je pars étudier dans une fac qui ressemble à Poudlard, balais magiques en moins. Dans un mois, je pars habiter au pays de la bière, des moutons et des musiciens de rues

 Je ressens déjà l’égoïsme de ceux qui partent…on voudrait que les autres cessent de vivre pendant notre absence. On jalouse leur amitié qui va se renforcer tandis que l’on sera loin, on jalouse les nouveaux amis qu’ils vont se faire, on jalouse toutes ces choses que l’on va louper…

On voudrait pouvoir partir en sachant qu’au retour rien n’aura changé…douce illusion

 Alors bon vent à ceux qui partent dans divers coins du globe, de l’Allemagne au Canada, de l’Espagne à la Chine, de l’Ecosse à l’Australie.

 

See you en juin 2011. Haha.

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