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slowly strolling in the sweet sunshine...

Lundi 19 décembre 2011 à 0:43

On aime tous le dramatique.
Voir nos héros frôler le pire pour créer un climat propice aux grandes scènes tragiques

 

les fictions se nourrissent de notre appétit pour les turbulences émotionnelles par lesquelles elles font passer leurs héros,
les séries en particulier.

on fait passer les personnages par toute une pléiade de coups du sorts, rupture, chômage, maladie, bagarre, divorce, menaces, discrimination,... dans le seul but de créer des scènes émouvantes, pleines de cris, de larmes, ou de ce concept étrange que les anglais appellent "angst" et que wordreference traduit affreusement mal par "angoisse existentielle".

mais si allez, avoue-le. dans le fond, tu kiffes que tes héros morflent.

               

prenons Queer as Folk par exemple. (série que je semble destinée à caser partout, vu que j'ai truffé mon dernier essai de renvois en annexe vers des extraits de scènes. si jamais ma prof est homophobe, je suis dans la merde)

je vous situe le contexte. saison 1, épisode final. clairement le job des scénaristes c'était de mettre un peu de drama dans les 5 dernières minutes pour être sur de retrouver l'audimat au début de la saison 2.

le jeune justin se fait donc défoncer le crâne à la batte de baseball, normal quoi, il avait qu'à pas être gay aussi ce ptit con (attention, propos à teneur hautement sarcastique, à manier avec précaution),  et d'un coup son "lover" qui depuis une vingtaine d'épisodes se la joue reine des glaces en mode "moi je suis pas fait pour la vie de couple, je n'ai pas de sentiments, et j'emmerde le monde", se met à pleurer dans un couloir d'hôpital

et là, toi qui n'attendait que ça depuis 20 fois 50 minutes, tu fonds en larmes aussi dans ton pot de ben&jerrys, en mode "en fait brian l'aiiiiiiiiiiiiiiime, et maintenant ptet il va le peeeeeerdre, pourquoi le monde est-il aussi injuuuuuste, bouhouhouuuu".
et les larmes qui roulent sur les joues de brian sur fond de musique triste, le tout entrecoupé de flashbacks, c'est juste magnifiquement tragique

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mais du coup en vient à souhaiter que justin soit en danger de mort plus souvent, juste pour pouvoir entendre encore Brian hurler d'une voix brisée "Juuustiiiiiin !"


et là est le moment où ca peut virer malsain : on en vient à le souhaiter.

alors, oui, bien sur, ce sont des personnages fictifs, on peut leur souhaiter tout ce qu'on veut, depuis être pris dans un tremblement de terre jusqu'à choper la tuberculose, en passant par l'éventrage au clou rouillé -la spécialité maison- ils se porteront toujours comme des charmes.

mais quand même.

l'internet regorge de réseaux sociaux, où les gens se regroupent en fandoms (je pense à tumblr en particulier) et où ils discutent de leurs séries, et notamment émettent leurs suggestions pour la suite de l'histoire.

et voyez vous les humains sont un peuple de sadiques.
et plus ils aiment un personnage, plus il lui souhaitent du mal.


prenons Glee.
on pourrait croire que les fans de klaine (kurt + blaine) leur souhaiteraient amour et bonheur et ils eurent beaucoup d'enfants et tout ca...

hahaha. ben nan.

"et si blaine se faisait taper par son père...son père pourrait être homophobe et il frappe blaine, et il le met à la porte, et scène dramatique où il se pointe en larmes à la porte de kurt (oui, j'ai lu ça). et après dave pourrait essayer de violer kurt.(oui, j'ai lu ça) oui. voila. et après kurt pourrait se faire traiter de fucking faggot par des méchants, et blaine qui s'interpose pourrait se faire défoncer le crane, passer 2 mois dans le coma et il a des séquelles mentales, et kurt l'aide à réapprendre à parler, marcher et tout. (oui, j'ai lu ça) "

je jure que je n'invente rien. il y a des TONNES de fanfictions qui mettent en scène des attaques homophobes, juste pour pouvoir ensuite écrire une scène larmoyante entre les deux protagonistes.

et des gens qui écrivent qu'il espèrent que ça va se passer comme ça, parce que ça serait tellement beau, tellement émouvant...

 

 

le hic, c'est que lorsque ca arrive en vrai, c'est vachement moins émouvant. ou beau.

et on en vient à se demander comment on peut se repaitre de toute cette drama, au point de souhaiter ce genre de choses

après tout, c'est agréable d'affronter le danger à travers un écran de télé, depuis la sécurité de nos canapés...

alors, quand d'un coup ca ne se passe pas qu'à l'écran, pas seulement dans le fin fond du Texas, terre de consanguins aux neurones imbibés d'eau bénie, mais jusque dans les rues de rennes,

quand ca devient réel,

quand ça arrive, là, en vrai,

ben là ça n'a plus rien de magnifiquement tragique.

 
 

c'est juste triste et révoltant.

Samedi 7 mai 2011 à 20:14

[attention, cet article n'est pas l'habituel blabla sans queue ni tête, mais se veut être une revue culturelle.
...ah oui, et c'est en anglais]



« The Little Mermaid meets Aliens » said Darren Criss (Glee) about the new musical by his production company, StarKid.
And that’s exactly what it is.
On a planet far away from ours, Starship is the story of Bug, a bug who doesn’t want to live a boring life like the others in the hive, but wants to become…a Starship Ranger! One problem, though: he is not human. So when actual Starship Rangers start landing on his planet and when he is offered by a renegade bug to get a human body, he doesn’t hesitate …and when the future of his planet falls into his hands, he’ll prove that even a bug can makes his dreams come true and become a hero.



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The adorable side characters, the numerous puns and references and the nice morals in the story, all stem from the Walt Disney tradition, the company’s main source of inspiration.

From the team who produced the viral youtube musicals A Very Potter Musical and A Very Potter Sequel, this musical is already a major success among the loyal StarKids fanbase : after its release a couple of days ago, the album from the musical is already ranked #4 on Itunes US ! (“We’ve beaten the Warblers!” the StarKids teased their songwriter, Darren Criss –who at 24 has currently two albums in the Itunes top 10#. Not so bad.) And there’s a reason to that: the songs he has written and composed are catchy and really add to the story. The singing voices of the various actors have greatly improved since the previous musical (thumbs up to Dylan Saunders whose amazing voice came as a real surprise). The work on the puppets is particularly mind-blowing: their appearance and movements are so realistic that you forget there are actors standing behind them and working them, even when some of them have another part in the play and have no time to dress up in the neutral black puppet-worker costume: Lauren Lopez who alternates from an Hispanic guerillera to a heart-broken caterpillar all through the play embodies single-handedly the concept of polyvalence.

One little hiccup though, February‘s singing voice (played by Denise Donovan): too bad that one of the main characters of a musical is unable to sing properly. However, the voices of the others make up for it…even if we would have loved to hear more of Jaime Lyn Beatty’s voice.

This group has clearly moved from “a bunch of friends having fun on stage”, as they described themselves when their first musical became viral, to a professional company of very talented writers, actors and singers. More please!


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The show is available to watch for free along with the company’s other musicals on their YouTube channel : http://www.youtube.com/user/StarKidPotter

 

Jeudi 24 mars 2011 à 3:14





"98 messages selected"
"delete"
"delete messages ?"
"yes"



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done it
finally
emptiness. ineluctability. acceptance.



crying myself to sleep
[...how many time will it take for me to make it right ?....]

Dimanche 13 mars 2011 à 0:36

Le monde a-t-il perdu le sens des priorités ?
Je me pose très sérieusement la question…

 
once upon a time, ce fut le temps des élections parlementaires en Irlande.
Comme toute personne qui a passé le CE2 le sait, élections parlementaires ca veut élire le parlement.
Donc ceux qui vont diriger le pays.
Sans blague.
Et bien en en discutant avec mes colocs, j’ai appris que la moitié d’entre eux (nous sommes 6. Non, ne commence pas à te monter une fantasy sur Friends, jeune padawan. J’ai appris à mes propres dépends qu’il y a un gouffre entre fiction et réalité. gee, who are we kidding…plutôt un cratère rempli de lave en fusion où nagent des crocodiles bioniques avec une carapace en kriptonite.) n’allait pas voter.
Pourquoi donc ? ais-je demandé à l’une d’entre elle
Parce qu’il faudrait conduire une heure pour rentrer dans sa hometown. true story.
Genre tu rentres chez tes parents un week-end sur deux, mais là alors qu’il y a en plus un enjeu politique d’importance, ca ne vaut pas la peine de faire la route.
Par contre conduire 3 heures le week-end d’après pour aller à une soirée ne les a pas dérangés.
Normal.



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once upon a time, ce fut le mercredi des cendres.

Et ma coloc me demande ce que je vais arrêter. Là, comme ca, de but en blanc.

Je vous reproduis le dialogue, il vaut son pesant de cacahuètes

 [traduction by myself. sans vouloir me la péter…j’ai une licence en traduction *smirk*]
« et toi, tu arrêtes quoi ? »
« arrêter ?? »
« ben oui, pour le carême »
« aaaaaa ouiiiiiii »
« tu avais OUBLIÉ ? »
« ….ouais ?... »

…là j’ai crains qu’elle ne fasse une attaque ou pire, qu’elle ne m’attaque, moi.
J’ai donc bredouillé un truc comme quoi en France on y donnait moins d’importance qu’en Irlande.
(vous avez déjà vu des gens qui se baladent toute la journée avec des cendres sur le front en France, vous ? ceci inclut les profs. Va te concentrer sur ce que raconte un prof quand déjà c’est pas intéressant, plus c’est en anglais et toi t’as dormi 3 heures alors le mode « international language » n’est pas en état d’activation, et que ton prof a un gros cercle gris au milieu du front.)

Ma coloc a enchainé sur une liste de ce qu’elle allait donc couper.
« …le chocolat, les chips, le nutella… »
Je me suis dit qu’un commentaire sur la superficialité de résumer le carême à l’arrêt des sucreries serait de mauvais gout étant donné que moi, j’avais oublié la date.
J’ai donc voulu faire une p’tite blague
« oh, moi je suis déjà au régime, alors que je ne peux pas vraiment arrêter grand-chose de plus, si je veux rester vivante jusqu’à pâques, hahaha»

Epic fail.
Elle m’a assuré d’un ton très sérieux que le carême était le meilleur moment pour suivre un régime parce que ca ajoutait une motivation supplémentaire.
[Marrant, moi comme ca j’aurais dit que la perspective de me mettre en débardeur d’ici quelques mois était plus efficace en termes de motivation.]
M’enfin…
Plus tard dans la journée
« oh…ca fait tellement suer qu’on ai pas le droit de manger de viande aujourd’hui, n’est ce pas ?… »
 « …ah…eu…oh…yes, sure…. » bredouillais-je en plongeant plus profondément dans l’évier rempli de mousse la poêle portant clairement des traces de viande
Là encore, j’ai ravalé mes commentaires.
le soir venu: robe,maquillage, talons et …alcool ?

Ma pieuse coloc’ se privant de viande et de sucreries se tenait là, complètement bourrée.
Alors que moi, sale païenne qui était restée travailler avait osé manger de la viande.


Sans vouloir critiquer la manière dont les autres vivent leur spiritualité (en fait c’est complètement ce que je fais, mais chut)
je croyais que l’idée du carême était de se préparer. De faire un travail sur soi-même…

Couper la nourriture soit. Péché de gourmandise, j’imagine.
Mais…est ce que s’accorder des petits plaisirs culinaires n’est pas anecdotique comparé à tout le reste ?

Est-ce que le but n’est pas de changer des aspects de sa personnalité …du genre comportementaux ?
(Du genre l’hypocrisie ? fyi, arrêter de dire que ce que je cuisine « looks good » quand j’ai simplement versé le contenu d’une boite de conserve dans le micro-ondes serait un bon départ.)
(je vais tenter d’arrêter de passer l’aspirateur à 8h du mat’ lorsque ma coloc francophone n’a cours qu’à 13h serait également une bonne idée. à bon entendeur, salut)
Alors on peut se défoncer à ne plus pouvoir monter les escaliers ; tant qu’on ne mange pas de viande ni de chocolat, on est un bon chrétien ?
je trouve cette manière d’aborder le carême extrêmement superficielle
.
Je vous informerais donc que j’ai décidé pour le carême de lutter contre la superficialité, et donc d’arrêter de me rendre malade avec mon apparence physique. Ce que j’ai célébré en engloutissant un cheesecake à la vanille devant The Big Bang Theory.




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once upon a time, il y eut un earthquake suivit d’un tsunami au japon

Et des teenagers en nouvelle zélande ont exprimé via des plateformes internet (comprendre facebook, blogs, tumblr…) leur colère face au fait que la diffusion du dernier épisode de glee ait été interrompue par des flash infos.
Même si je suis une énorme gleek et que j’aurais été frustrée de ne pas voir kurt se boucher les oreilles et chanter pour couvrir son père essayant d’avoir «the Talk», ALLO, DES GENS SONT MORTS.
Quelque soit le degré de génialité de se qui était diffusé à ce moment là, ca ne peut pas être plus important que les infos.
sauf si kurt et blaine avaient ENFIN décidés de s’embrasser
.

Je ne peux pas prétendre que le contenu des infos en elles-mêmes ne m’ont pas fait rouler des yeux.
les images du tsunami avec en voix-off, l’incontournable vocabulaire apocalyptique avec voix lente et ton dramatique
« la monstrueuse vague terrifiante englouti tout sur son passage…rien ne lui résiste…dans sa fureur, elle emporte violemment les maisons, les voitures, les bateaux, les trains… laissant la vision d’horreur d’une terre dévastée… »
la surenchère des adjectifs, ca fait tabloid ; La vague n’est pas un être humain, merci pour elle ; et bon sang on le voit que la vague engloutit ces voitures, là, c’est sous nos yeux… pourquoi rajouter « la vague s’abat sur les véhicules…en un instant, ils sont submergés et disparaissent au fond des eaux…on ne sait pas ce que sont devenus leurs occupants… »
hum. Laisse moi réfléchir.
Qu’est ce qui arrive lorsque tu es coincé dans une voiture qui est happée par une vague de plus de 10 mêtres de haut ?

nan, mais je dois être pessimiste.
Les japonais sont préparés à ce genre d’occasions. Sure qu’ils ont toujours sur eux des pousses de branchiflore, juste au cas où.

Cependant, my point is, même si le ton dramatique prit par les journalistes à chaque fois qu’il y a une catastrophe est horripilant à souhait, c’est important parce qu’on habite tous la même planète et que lorsqu’on truc pas cool arrive à notre voisin, ben on est désolé pour lui.
on ne se dit pas selfishement "oh crap, mon émission a été coupée...ils n'auraient pas pu attendre une demie-heure avant de mourir ?"
Alors, oui, ce fut juste la réaction d’une poignée d’ado qui auraient besoin d’un peu de plomb dans la cervelle, et qui HEUREUSEMENT ne reflètent pas la majorité, nia nia  nia.
n'empêche qu'il y a quand même des gens pour penser ça.
pire pour avoir le cran d'exprimer cette idée en public
Incroyable comme la vie d’une douzaine de personnes fictives peut sembler plus important que celle de milliers de personnes



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J’ai peur pour le futur de la planète.





 (oh, and fyi, je ne peux pas croire que des gens fans au point de penser glee > japon attendent la retransmission du jeudi soir alors que les épisodes sont dispo sur mégavidéo le mercredi matin à la première heure)


sinon, le titre de l'article vient de "I run to you" de Lady Antebellum. et tu peux l'écouter
ici


Lundi 7 mars 2011 à 18:05

Parce que Barbara et Volo sont bien gentils mais qu’ils plombent un peu l’ambiance
Parce jouer les ermites asociaux, ca va un temps
Parce que se faire un « ken tenaka » (fyi : engloutir sa peine à coup de 6000kcalories/jour) ca a beau être moins sanguinolent qu’un « hara-kiri » tout en sonnant (presque) tout aussi japonais, ca n’en reste pas moins un suicide.
Social, certes, mais un suicide quand même.

 

Je ne supporte pas que mes amis aillent mal.
Ok, ca sonne comme une lapalissade, mais ca n’en est pas une. (cette construction grammaticale est un horrible anglicisme)
and anyway, ranafout.

 

Qu’est-ce qu’on se sent quand même hautement inutile dans ces moments là...
Me ruer entre deux portes de métro après une journée de boulot alors que je tiens à peine debout
Passer des heures au téléphone assise par terre dans le couloir froid du CROUS alors que j’ai un partiel le lendemain
Me faire un marathon de séries en un week-end alors que j’ai un mémoire à rédiger
Revenir sur ma promesse de ne jamais, JAMAIS, utiliser « inférieur à trois ».
[parce que <3 ca ne ressemble que très vaguement à un cœur mais que à 10 000 kilomètres de distance, je peux difficilement faire mieux]

 

c’est bien beau tout ca.
Mais des calins télépathiques, des cœurs qui ressemblent à des patates qui auraient chopées le mildiou, et des mots maladroits, et bien ca ne répare pas les cœurs, ca n’efface pas les cicatrices, ca n’empêche pas les séquelles.

 

moi quand je vais mal, j’ai personnellement la chance d’avoir des amis merveilleux.
[je t’épargne ici la liste de tous les gestes touchants que j’ai reçus ces dernières années, ca m’obligerait à utiliser le mot « mignon », définitivement bannit de mon vocabulaire pour cause d’allergie carabinée]
Et aussi un balourd qui arrive toujours à faire un truc tellement débile (se casser la gueule du trottoir, danser shakira devant ma webcam…) en direct live lorsque je l’appelle, ce qui a en général l’effet immédiat de me faire rire comme une pintade à travers mes larmes.
Mais ce genre de don est rare, et je ne possède malheureusement pas le pouvoir de faire rire grâce à ma maladresse (qui reste donc reléguée au rang de « pathétique »)
Par contre, j’excelle fougueusement dans l’art qui consiste à maudire puissamment la cause de tous les malheurs.
et à faire peser sur sa tête des menaces exquises de cruauté
Et je ne parle pas de frapper la gente masculine avec des supports inadaptés, genre leprechauns, trèfles et autres babioles incluant le sirop d’érable et les nems au porc.
Ca c’est pour les désagréments mineurs, les petites déceptions et les coups du sort.

 Nan, là je vous parle des vraies menaces.

Il y a quelques mois, nous avions envisagé l’éventration à la vis rouillée.
[mais si, rappelle toi, c’est au moment où avait émergé le merveilleux et désormais célèbre concept de « frontière italienne » (concept qui devrait d’ailleurs faire reparler de lui bientôt)]
Nous avions également songé à la noyade dans la Vilaine. J’ajouterai : par -10°C, les poches lestées de gravillons (ceux-là même qui dissimulaient la baleine, merci de suivre)
Nous en sommes actuellement à concevoir un plan qui inclut l’écrasement. sous un parpaing. clouté.


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Mais si devenir gleek m’a enseigné un truc, c’est que quelque soit la situation merdique dans laquelle tu es, y’a toujours une chanson qui exprime ca parfaitement [ceci dit, je n’ai pas encore réussi à trouver de chanson d’amour impossible avec un gay, oui Kurt, c’est de toi qu’on parle]
et que l’écouter ipod dans les oreilles en marchant dans une rue ensoleillée, la massacrer à la guitare [ultimate-guitar.com, sponsor officiel de mon année erasmus],ou encore la chanter à tue tête dans une brosse à cheveux ou une bouteille d’eau, ca fait un bien fou.

 

Alors entonnons joyeusement « give you hell » et  « take a bow »  pour les envoyer se faire foutre
fredonnons « firework », « beautiful » et « defying gravity » pour se rappeler à quel point nous sommes merveilleux
sérenadons  « Lean on me», «keep hanging on», « not alone », et «perfect» à nos amis, pour leur dire à quel point ils sont merveilleux, eux aussi

 

Quant à ceux qui pensent différemment, ils peuvent aller se faire voir ailleurs si j’y suis.
Je suis sure que je peux envoyer la mafia italienne par chronopost.

 





disclaimer : obviously i don't own glee, glee songs or kurt.
'cause if i was, kurt would be my best friend and would save me from my wardrobe, blaine would "put his hands on me in my skin tight jeans", some people would suffer from atrocious pain, and the world would be full of klainebows.

Jeudi 23 décembre 2010 à 0:45

Je suis rentrée chez moi ce soir, après 2 jours de voyage…
Partie de chez moi à 13h, j’ai pris 3 bus, suis arrivée 5 heures plus tard dans une gare maritime glaciale où j’ai attendu 3 heures pour faire mes 17 heures de traversée, suivi d’une course au train, de 5 heures de train ponctuées d’une heure d’attente dans la gare de Lison, plus paumé, tu fais pas, et une-demie heure de voiture… pour arriver enfin chez mes parents

 

Je me voyais déjà m’affaler sur mon lit, étaler quelques machins ramenés de cork au milieu de mon bazar, retrouver après quatre mois, mes bouquins, mes photos, mes bibelots, mon cocon…

 

…une chambre toute neuve, absolument magnifique…

…mais absolument impersonnelle…

 

Je voulais mon chez moi, les photos de mes potes sur les murs, le puzzle d’un bébé léopard des neige fait lorsque j’avais 13 ans, le pendule de lorsque j’étais bébé, la tapisserie que j’avais choisi à 11 ans avec mes couleurs préférées de l’époque (orange et bleu), mes bouquins de fantasy tous lus et relus, le pot à crayon en pvc fait en techno en 3eme, le miroir offert à ma naissance, la rangée de canettes de jus de fruits de chez Frère Tang bues avec marième un soir à paris,  la boite à bijoux offerte par ma nourrice, la photo de jean et pauline sur ma table de nuit, mon vide poche rempli de souvenirs de lycée-mej-hypo-paris, mes rideaux oranges qui baignent ma chambre le soir d’une lumière mordorée…

 
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Toute une vie entassée pendant 20 ans...
toute une vie maintenant dans un carton, et une chambre vide

même mes meubles ont disparus, m'empêchant de tout remettre en place

 Impression de ne pas être chez moi
mais une chambre d’amis, prêtée pour quelques jours

Je veux mon bordel et mes souvenirs en vrac, avoir pêle-mêle autour de moi les vestiges de ces 20 dernières années

 

« ca va te donner l’occasion de faire du tri »…
je ne veux pas trier parmi mes souvenirs
Je ne veux pas jeter des bouts de ma vie

si j'aime autant bouger, voyager, découvrir de nouveaux endroits, si j'aime changer de ville tous les ans
c'est parce que je sais que j'ai ce camps de base, cette pièce où s'entassent mes affaires dans un joyeux bazar, un endroit où je me sens chez moi, un lieu de repli...
volatilisé

 

C’est très joli, ce sont mes couleurs, c’est vraiment adorable
Je ne veux pas d’une nouvelle chambre dans une maison que j’ai quittée
Je veux ma chambre de gamine, d’ado, de jeune étudiante

je voulais rentrer chez moi.
ce n'est plus chez moi.

 

Moi pour noël, je voulais juste un ipod…

Samedi 18 décembre 2010 à 3:37

« All the crazy shit i did tonight. Those will be the best memories »
4 am., assis en tailleur sur le carrelage devant un guichet vide, au milieu de l’aéroport de Dublin.
Une valise trop lourde que l’on allège en étalant des affaires partout.

Je les regarde, nous sommes tous pareils.
Même jeans élimés, mêmes cheveux en pagaille, mêmes yeux vides de fatigue
Même impression que nous vivons les meilleurs moments de nos vies
Et même intention de n’en pas perdre une miette

Louer des voitures, partir à l’arrache, dormir tous ensemble dans une chambre d’auberge de jeunesse, transformer le salon en dancefloor, manger des kilos et des kilos de pâtes en souriant comme des bienheureux, de la sauce jusqu’aux oreilles, se laisser griser par la campagne irlandaise, …

Ne jamais rester en place implique ne jamais garder les gens
J’ai déjà dit adieu tellement de fois…

Les camps d’été, mes collègues anim’s, l’internat à Quimper, Paris et les khâgneux, les LEA de Rennes la Rouge,...
I fucking feel like i’m spending every fucking moment of my fucking life saying fucking goodbye to all the people I fucking care about

Je ne compte plus le nombre de fois où, serrant dans ma main un bâton de barbapapa dédicacé sur chaque face, un cahier rempli de photos, une croix mej, une paire de boucles d’oreille, une boite en bois guatémalaise,… ,j’ai éclaté en sanglots au départ du train, les jours brûlantes de larmes.
Je ne compte plus le nombre de fois où, après des adieux sur un quai de gare, je suis sortie de la station en chancelant, titubant sous le poids de cette sensation de vide.
Je ne compte plus le nombre de fois où, le front appuyé contre la vitre, à l’arrière de la voiture, j’ai regardé les nuages à travers l’écran brouillé de mes larmes.

Je les écoute faire des plans de road trip à travers l’europe, de retours, de retrouvailles
Je souris amèrement
Car je ne les compte plus non plus ces promesses que j’ai faite, de se revoir, de partir en vacances ensembles, de ne jamais perdre contact
J’ai tellement l’habitude des adieux que je verse deux malheureuses larmes, alors qu’à l’intérieur, toutes celles qui ne sortent pas forment une méchante boule qui m’empêche de respirer
Et je me tiens là, hébétée, incapable de réaliser

 

 blasée…
et pourtant…

Eclater en larmes...
Eclater de rire...
...au même moment…
 Rire et larmes entremêlés, deuxième fois de ma vie, both in ireland.
La première fois à l’arrière d’un ferry en partance de Cork, en voyant des bras répondre à mes aux-revoirs
La deuxième à la lecture de ces deux mots en espagnol « Audrey, traduce ! » griffonnés sur une lettre adressée à un groupe d’amis


Cette tristesse de quitter quelqu’un que l’on aime, combinée à ce rappel de complicité, ce clin d’œil à l’amitié bien réelle.
Se sentir heureux d’avoir fait une telle rencontre
Et fucking malheureux de se dire qu’une page se tourne


« can’t believe she’s gone » chante la radio sur le chemin du retour



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Et, errant sans but en solitaire dans Dublin, mes pas me conduisent d’eux-mêmes dans Grafton Street, à l’endroit où Glen Hansard chante qu’elle a dû tomber du ciel, et je ne peux qu’acquiescer …


 Dans les derniers moments, on blague, on joue aux braves,
On se fait des grimaces à travers la vitre du train
On se fait des fucks chacun de son coté de la voie de métro :
-« haha v’la mon métro, le tien dans 3min, bien fait pour toi, mouhahaha »
On se balance des « va fan culo »
On se chamaille, on se taquine…
« i hate A… » « i’ll never come back, never ! »
On prétend que ca ne nous touche pas
Qu’on n’y pense pas
Qu’on est plus fort que ca



 

On peut entendre les larmes perler au bord de chacun de nos éclats de rire

 

Dimanche 28 novembre 2010 à 16:46


[...you put on quite a show, really had me going
but now it's time to go, curtain's finally closing
that was quite a show, very entertaining...

and the award for the best liar goes to you
for making me believe...]







Parce que le prochain qui m’attribue le mot
annoying
prendra pour tous les autres.
Je connais quelques personnes qui ont voté
en faveur de la noyade dans la Vilaine.



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« Même si je flanche un peu
Je ne te ferais pas ce cadeau »
 
« C'est bien plus élégant, plus étonnant
De s'en sortir vivant »

 [Berry -  Enfant de salaud]

 

Jeudi 18 novembre 2010 à 17:28

Moi, géniallissime inventeur de concepts bizarroides et légèrement tricornus («biscornus » c’est de la discrimination, c'est quoi ces idées reçues sur le fait qu'on ne peut être cornu qu'à deux ?), m’attelle assez régulièrement à la tâche qui consiste à étaler à la face du monde à quel point mes amies et moi sommes barrées. Et merveilleuses.

 Aujourd’hui je vais vous parler du concept de « il te veut. mais il peut pas. alors il lutte. mais il te veut. » … tout est dans le titre
Ce concept a émané de ma mirifique cervelle en juin dernier - mois qui comme tout le monde s’en souvient fut dédié à l’enroulage autour de verres,  à la chasse aux étoiles filantes et à la cueillette de pains au chocolats - lors d’une discussion Gmail. Gmail me rend très fructive. En conneries majoritairement, mais parfois en véritables concepts révolutionnaires. Et c’est de l’un de ces derniers dont nous palabrerons aujourd’hui.
(si, si, je vous assure, ce verbe existe. C’est mon prof de thème qui l’a dit)

 Suite à la récurrence, et j’irais même jusqu’à dire, à la recrudescence, de ce genre de situation, il me semble primordial que je stoppe sur le champ la lecture de mon bouquin de litté’ orné de la couverture d’une meuf à tête de psychopathe [la preuve en image], pour informer le monde de ce concept.

 Le « il te veut. mais il peut pas. alors il lutte. mais il te veut. » touche l’individu mâle. Exclusivement.
Il est dû à l’étonnante habilité qu’ont les mecs à se foutre dans des situations pas possibles et de continuer à s’enfoncer encore plus, parce que « nan, nan, moi je suis Indiana Jones/Superman/un pirate/un samouraï-ninja, je gère »  [rayer les mentions inutiles]

On le reconnait aux symptômes suivant :

-Excuses en mode « frontière italienne » (concept étudié précédemment), du genre « je passais dans le coin pour acheter des vis et du coup, ben, j’te fais coucou » … genre ouais t’achètes des vis en pleine nuit, ca te prend souvent tes crises de Monsieur-Bricolagïte aigue ?

-Textos absolument inutiles et/ou déplacés dans le contexte. [On n'en est pas au « tu dors ? » à 4h du mat’, mais c’est pas loin. ]
« J’suis en plein délire avec mes potes, mais j’voulais savoir où t’en étais de tes révisions » en est un exemple flagrant.

- « Montagnes Russes attitude »(génialissimement synthétisée dans la chanson Hot and Cold par the Baseballs). Par exemple, « je te fais un cœur avec mes doigts à travers la vitre du train, mais le lendemain je t’envoie un sms « m’appelle plus, m’écris plus ». »

 
(Une étude est actuellement en cours afin d’observer de nouveaux symptômes, permettant, peut-être, un jour, de procéder à des dépistages précoces.)

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Venons-en à présent à une étude détaillée du concept

La partie « il te veut » est assez claire. Sans vouloir me la péter, l’utilisation d’une épanalepse met en insistance l’importance de cette partie du problème. M’enfin j’dis ca, j’dis rien.
 
La partie « il peut pas » est beaucoup plus intéressante.
C’est rarement varié : dans la plupart des cas, on retrouve le schéma Brandon partagé entre Brenda et Brendette.
Ou, plus flatteur (et plus élevé d’un point de vue littéraire), Phébus, fiancé à Fleur de Lys, qui tout d’un coup se dit qu’Esmeralda, elle est quand même vachement merveilleuse.
(Bon, en même temps, cette nouillasse de Fleur de Lys, elle l’avait bien cherché. Quelle idée de se trimballer un nom pareil. On dirait le nom d’une fée qui habite au pays des poneys qui courent sur des arc-en-ciels)

 Enfin, la partie « il lutte ».  alors là, ca varie.
Genre Phébus, il lutte pas dur. et puis il retourne avec la nouillasse à la fin, cette espèce de loup-garou à la graisse de renoncule de sous-produit d'ectoplasme.
car en général l’homme est faible. Ce qu’on appelle « lutte » et qui laisse penser à quelque chose de valeureux, digne d’une louange à sa vertu - genre combat contre une armée de vélociraptors enragés - pourrait également s’intituler « fuite » dans la grande majorité des cas.

"N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda bien d'intervenir."

 

"alors", me direz-vous, "quel remède ?"
Eu…j’vous dirais bien « pendez le par les pieds un soir de pleine lune, badigeonnez le d’élixir de pissenlit et de pâte de speculoos, mettez lui des gouttes de fangbianmian épicées dans les yeux en chantant « I love the way you lie »,  et lacérez le avec un leprechaun. », mais bon, c’est un remède de grand-mère dont l’efficacité n’a jamais été prouvée scientifiquement.

 La seule méthode efficace reconnue de nos jours reste l’élimination de ladite nouillasse. Je recommande personnellement la strangulation par housse de chaise interposée. Et pour reprendre les paroles d’une artiste de renommée mondiale : « Brenda enterrée sous le potager fera de l’engrais ».
A bon entendeur…

 Sinon, je suis actuellement en train de plancher avec une de mes collègues exilée à Cork sur un comprimé anti-pouf. Selon ses propres mots : « vous ne parvenez plus à gérer de trop de poufitude en vous ? antipouf ioc vous permettra de gérer vos relations en toute confiance à tout moment de la journée. »
[je tente actuellement les prototypes sur mes colocs. Parce que quelqu’un qui hurle d’un ton suraiguë « ooooh, your cooking smells so faaaaaab’ » alors que je n’ai pas encore allumé le feu sous ma poële VIDE, j’ai juste envie de lui mettre la tête dans le four. Un peu.]

Mais promis, après, dès que antipouf ioc sera disponible en pharmacie, on se penchera sur la question.

 

[tous mes remerciements à Monsieur Victor Hugo, le Capitaine Hadock et Jules Renard pour leur participation à l’élaboration de ma théorie].



Jeu concours : le premier qui trouve l’anadiplose dans ce texte gagne un leprechaun empaillé

 

 

Dimanche 14 novembre 2010 à 20:27

Nous, bretonnes, sommes les dignes héritières d’un peuple barbare figurant au top ten de la sanginair’attitude.
les celtes, en l’occurence.
[perso j’ai aussi une bonne dose de sang viking. Imagine un peu le mélange des deux. genre notre blason c’était motif de gueule sur fond de gueule. Nan, nan, on était pas du tout porté sur le sanglant dans la famille…]
Et les celtes, c’étaient pas des tantes
Pas du genre à tourner autour du pot, à se la jouer subtil, à prendre des pincettes
Pas du genre à se monter compréhensif et à pardonner
Pas du genre à laisser les autres marcher sur leurs plates-bandes de pétunias

Ah, temps béni où l’on tuait ceux qui nous faisaient chier avant de se servir de  leurs crânes pour trinquer…

On a légèrement évolué depuis,
on a découvert les mugs (bien plus étanche que les crânes, et puis ca passe au micro-onde…),
les ragots et les montages photos désobligeants (pas aussi efficace que d’arracher le cœur à mains nues, mais tout aussi jouissif),
l’usage du fer à lisser et des jupes en jean pour révéler notre haute canonitude (étrangement plus efficaces que le harpon pour la chasse aux otaries) 

mais nos instincts primaires de guerriers sanguinaires refont parfois surface… 

les autres filles sont toutes de « sombres nouilles », des « grognasses », des « trainées » que nous nous faisons un plaisir d’enterrer sous le potager, et tous ceux qui nous font du mal sont susceptibles de se faire fouetter à coups de trèfles, ou lyncher avec des plants de riz, voire de se faire flageller avec des leprechauns
[après « étaler les hommes sur des supports alimentaires », voici l'épisode deux : « frapper les hommes violemment avec un matériel non adapté » ]
on peut même aller jusqu’à, menace suprême, tondre leurs pétunias. Mais pour ca, faut nous mettre VRAIMENT en rogne.

 

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C’est vrai que les celtes se prenaient quand même vachement moins la tête, avec leurs coutumes barbaresques.
Ceci dit,  d’un autre coté, peut-être que ca a des bons côtés, la globalisation.
Puisqu’à rennes, cork et jinan, on danse au son des mêmes chansons sous les mêmes lumières stroboscopiques
Puisqu’ « i love the way you lie » aura bercé notre automne et puisque Lady Gaga nous aura hanté où que l’on soit
Puisque les montagnes russes font partie de la collection automne-hiver 2010
Et que grâce aux merveilles de la technologie moderne, on peut annihiler les kilomètres et le décalage horaire, le temps de médire joyeusement et de maudire puissamment...

 

Les technologies de communication modernes, vecteurs de coutumes ancestrales et garanties de leur pérennité dans un monde en déplacement ?
[vous avez quatre heures]

Samedi 13 novembre 2010 à 19:07

Puisque j’ai beau régler la luminosité au max’, je trouve que ma vie actuelle donne un rendu sous-exposé, on arrête tout, j’enlève le mode manuel, on enclenche le mode automatique.

Je devrais peut-être me spécialiser dans les paysages. Là y’a pas de souci, la balance des couleurs est parfaite, réglée sur rose, rose comme le petit nuage sur lequel je plane tellement j’aime ce pays, ses villes, ses rues, son ambiance, ses pubs, sa campagne, ses falaises, ses châteaux et abbayes en ruines

 Nan, le problème, ce sont les portraits. Je les loupe, invariablement. Je merde les réglages, j’attends trop et je suis toujours déçue du rendu. Alors puisque apparemment je n’arrive pas à me mêler à la foule, on va juste changer d’objo, avec un bon téléobjectif, se la jouer à la Doineau, rester en lisière

 Et puis, je merde les réglages du mode manuel, je me retrouve à passer mes journées à regarder des séries en mangeant des céréales, mes bouquins couverts d’une couche de poussière

je vais donc enclencher le mode automatique

celui qui prend en charge le compartimentage de mes journées : cours/sport/régime/recherche
celui qui a une autonomie illimitée, limitant les dégâts sur ma vie sociale
celui qui n’a pas besoin d’une intervention extérieure pour fonctionner puisqu’il fait tous les réglages seul.

 Heureusement, j’ai un mode automatique très sophistiqué.

Qui prend le relais en DS, commande ma main sans que mon cerveau comprenne ce qui se passe et me fait écrire des copies de 15 pages remplies de trucs apparemment stockés sur ma carte mémoire sans que je le sache
Qui se met en mode « survie » en camps et me permet d’enchainer les journées de 21h, courir, danser, me déguiser, chanter, faire le réveil tous les matins parce que je suis la seule capable de me lever
Qui me permet de mener deux licences et une équipe mej de front
Qui,  waterproof et résistant aux chutes, se relève après n’importe quelle claque dans la gueule, spirituelle ou réelle, chute du nuage rose ou dans les escaliers.


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 Alors, on arrête les frais,
on reprend les rênes,
on remet le masque.


Moi, je marche seule.









« et quand on m’demande si ça va, je fais comme tout le monde, je répond « bien ». » [volo]

 

 

Lundi 18 octobre 2010 à 18:25

Lorsque Pheobe Buffay a sorti sa célèbre phrase « I could totally spread him on a toast », elle ne se doutait probablement pas qu’elle venait de créer un mythe :
celui d’étaler un individu de sexe mâle sur un support alimentaire.

C’est plutôt sympa, convivial, et y’a peu de vaisselle à faire après.

Qui plus est, suivant l’endroit où tu vis/fais ton erasmus, t’as une variété de choix incroyable…pancakes, pain nan, crêpe, bretzel, tortillas, shortbread, bagel, chips aux crevettes… laisse parler ton imagination  !

Perso, je l’étalerais bien sur un scone.
(trempé dans un café au caramel du hall du bâtiment L  en écoutant « les pétunias d’amsterdam » )
 

Attention, à consommer avec modération, l’abus peut être dangereux pour la santé mentale, récurrence d’effets secondaires non désirés…
-ca peut t’amener à un débat sur le nombre de bières nécessaires à l’individu mâle moyen pour se laisser violer sauvagement
-ca peut t’amener à vouloir apprendre le hongrois, langue  ô combien barbaresque
-ca peut t’amener à avoir des envies de meurtres de sri-lankaises
-ca peut t’amener à chercher ton prof de TD sur facebook
-ca peut t’amener à te mettre en couple avec ta frange
-ca peut t’amener à inventer des théories merdiques à propos des hommes
-ca peut t’amener à mimer un burin
-ca peut t’amener à avoir le moral qui joue aux montagnes russes
-ca peut t’amener à des envies irrépressibles de choux-fleurs trempés dans de la sauce au yaourt

 

Parce qu’entre l’escalade de montagnes, les soirées au pub, les cours à l’ucc, les sessions sport à Mardyke Arena, je trouve quand même le temps de troquer Ludwig contre Skype/Gmail et la pâte de speculoos contre de la Ben & Jerry ‘s pour faire des brainstormings sur l’état de nos myocardes endiablés.

 

Parce qu’apparemment, tout autour du globe, le délire à l’opium des rennaises continue…

Et c’est pas prêt de s’arrêter !

Jeudi 23 septembre 2010 à 15:45

Parfois lorsqu’on se trouve dans les lieux que l’on a déjà arpenté avec d’autres, on ne peut y retourner sans les y voir, comme en transparence, qui hantent les lieux.
Ces fantômes translucides ne viennent pas de l’outre-tombe, juste du passé, relents de nostalgie qui viennent vous hanter…
Je ne peux voir la tour eiffel sans distinguer au deuxième étage pauline et jean qui me font signe de la main, je ne peux arriver gare montparnasse sans voir marième dans sa robe blanche et bleue en train de se tordre le cou pour me voir arriver, je ne peux traverser le hall du batiment L sans voir une bande de LEA, café au caramel à la main, je ne peux traverser le champ de mars sans voir caro assise au milieu d’une bande d’amis, pique nique étalé au milieu…
 
Cork is haunted too, but only to me... my own personal ghost...
Ce fantôme me poursuit dans oliver plunkett street, à l’université, dans les rayons du tesco…jusque dans ma cuisine…
 
Cependant, mes fantômes restent bloqués à l’entrée des nouveaux pubs…les videurs vérifiant nos « ID cards » aiment peut-être leur « fish and chips » avec beaucoup de « garlic »…
Mais j’ai trouvé bien mieux que l’ail pour garder les spectres du passé à distance : des étudiants erasmus à la pelle, des soirées au pub à n’en plus finir, le dancefloor du old oak, des soirées crèpes dans ma cuisine, des aventures en tout genre…
Créant de nouveaux souvenirs en ces lieux, on efface les anciens…les spectres perdent de leur vivacité, ils palissent peu à peu…je ne peux déjà pratiquement plus les distinguer…
 
Philip Pullman etait un visionnaire...je dois avoir traversé une fenêtre entre les mondes : on dirait un univers parallèle, avec les même batiments, la même ambiance, mais des gens, des expériences différentes... comme une deuxième cork si semblable et si différente de la première…
 
Pétillante Cork que, en moins d’une semaine, je considère comme chez moi.
Welcome Home.

Jeudi 2 septembre 2010 à 2:46

Ces temps ci, je suis branchée sur le monde.
 Vers 22h30 en général [18h30 heure locale], le canada se connecte, le temps de quelques mots et expressions étranges, pour parler de sous-sol et de dépanneur.
 [rien à voir avec une voiture, un « dépanneur » en québécois, c’est une petite épicerie de quartier. Perso ca me donne des visions fantasmagorique d’un mec portant un bleu taché de cambouis qui me tendrait mes courses dans un sac en plastique en me disant « et avec ceci ? »…]
Et vers minuit [6h heure locale] c’est la chine qui vient chercher de la compagnie lorsqu’on l’empêche de dormir.
Sur facebook, ça discute photos, ça compare les accents anglophones, ça refait l'histoire de la linguistique avec force chauvinisme.

Ca me fait des soirées plutôt étranges.

et dieu inventa internet.
on peut être à 6000 kilomètres de distance et se pencher sur la même photo en se demandant
-« C’est lui qui joue de la clarinette ? »
-« Je ne sais pas… »
-« Bon, on va faire un commentaire vague, du genre ‘L’ambiance avait l’air géniale’ »
 -« haha, oui ca va, comme ça on se mouille pas ! »

On peut également être à plus de 9000 kilomètres et faire une visite guidée de la chambre d’étudiant de ses amis par webcam.
Avant d’échanger quelques piques sur facebook avec un anglais goguenard…


 Lorsque l’on se parle et que l’on plaisante comme si rien n’avait changé, comme si elles étaient toujours dans leur chambre à rennes, lorsque j’ai leur bouille en grand sur mon écran et leur voix dans mes haut-parleurs, difficile de se rendre compte qu’elles sont à l’autre bout de la planète.  qui pourtant n’en a pas, de bout, puisqu’elle est sphérique. N’empêche que rennes/montréal/jinan, ca en fait un sacré. De bout.

 

 Alors oui, partir à Cork sera un changement brutal, mais une chose est sure :
Dans ces moments où l'on perd nos repères, lorsque tout change, il suffit de peu pour se retrouver
ouvrir firefox
avec mon habillage personnalisé
mes onglets enregistrés qui s’ouvrent.
gmail, puis facebook et wordreference
mes petits marques pages qui s’alignent les uns à cotés des autres
the economist, flick’r, wikipédia, cowblog, courier international, CS...
Toutes mes habitudes et passions assemblées sur une ligne, prêtes à s’ouvrir en une fraction de seconde
tous ces gens, tout autour de la planète, qui petit-déjeunent quand je me couche...
si loin, si proches
 
Alors que ma vie tient à présent dans une valise, mozilla is my home…

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Mercredi 1er septembre 2010 à 0:42

« et vous, vous avez peur ? » La question me fut posée un beau jour sur un quai de métro.
regards éloquents entre futures expatriées…

bien que je refuse de l’avouer, oui j’ai peur à l’idée de partir un an dans un autre pays.
pas vraiment de la peur genre frousse bleue
plutôt une excitation mêlée d’angoisse…
j’ai peur de me sentir un peu seule
De me sentir loin de tous ces gens qui comptent tellement pour moi, qui vont continuer leur vie égoïstement, les bougres, pendant que moi je jouerais à « what’s your name ? oh, and where are you from ? »
Un an c’est long. Il va se passer des tas de choses que je ne verrais pas. Je vais louper un paquet d’événements, de rencontres, de bonnes soirées, de fous rires.
Aussi bien à paris qu’à rennes.


Je crains en particuliers pour les amitiés les plus récentes, les plus fragiles. les rencontres de cette année renforcées durant l’été…nous avons notre langage, qui évolue au rythme de nos délires à l’opium. J’ai peur de ne plus parler leur langue lorsque je rentrerais.
« billy est sacrément bien monté », « blourg », « frontière italienne », « patapain », … seront probablement devenus des termes archaïques, relégués avec les « little schoolboys », « ça siouks » et autres « brochure ».

 Comment serons-nous lorsque nous rentrerons dans un an ?
juin 2011 ca me parait aussi loin que 2050.

Et, ça y est, septembre pointe le bout de son nez, entérinant l’arrivée de Mathilde loin là-bas dans l’immensité chinoise et entamant mon compte à rebours.
J-10 me dit mon calendrier…


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L’Irlande
Je clame haut et fort depuis 6 mois que je suis prête à partir
J’ai préparé un blog spécial, acheté un appareil photo et un sac, je me suis renseignée, inscrite, informée, préparée
Tout est prêt.
Sauf moi.

Retrouver les maisons multicolores, l’ambiance des pubs, l’accent incroyable, les paysages à couper le souffle

Mais j’ai peur…d’avoir vite fait le tour de cork
De me sentir un peu seule le soir dans ma piaule
Que ma bougeotte me reprenne plus vite qu’il ne le faudrait
De me sentir un peu loin de paris, rennes, edimbourg, fribourg, grenade, montréal ou encore jinan
Que mon cœur, encore une fois, ne suive pas la vitesse de mes pas


Mercredi 25 août 2010 à 16:09

Juin 2010 fût un mois qualifié par la gente féminine rennaise de « délire à l’opium »
Un mois riche en mezzanines, en patafix, en pains au chocolat
Un mois passé à s’enrouler autour des verres
Un mois à regarder passer les étoiles [un peu trop] filantes

Moi, je me suis prise au jeu

 A Cache-cache par texto.
A « Un, Deux, Trois, Soleil » sur le quai d’une gare.
Aux devinettes sur facebook

Et puis, après quelques parties de Menteur, j’ai repris mon jeu préféré. Le Poker.
Mentir, bluffer, sourire d’un air assuré.
Faire croire qu’on a une putain de main, qu’on est toujours dans la course,
qu’on peut renverser le jeu et remporter la partie

Mais là, « Un, Deux, Trois, Terre, j’arrête de jouer »

« Je bluffe pas, j'me couche » a si bien dit Volo.
J’veux plus bluffer. J’veux plus jouer au poker avec ma vie.

 Ni à la belote.
J’ai pas envie de prendre atout cœur, et puis j’ai que des brelles dans mon jeu
J’ai dis « une », puis « deux », et c’est quelqu’un d’autre qui a pris
et j’étais pas sous la gouttière.
J’ai pourtant tenté de reprendre la main, fait des appels,
mais avec une donne pareille, y’a rien à faire
et après belote, y’a eu re-belote
je me suis défaussée
Et maintenant, il ne me reste qu’un dix sec.
Il vaut beaucoup de points, c’est une carte importante, mais il est tellement impuissant, ce dix, il se fera couper à l’atout au prochain pli, l’as de pique est dans la main de l’adversaire
Alors, j’abandonne tout espoir de remporter le dix de dern,
Je suis capot,
Je pose mes cartes, j’abandonne la partie
Pour moi, y’a pas de prochain tour



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« c’est pas que je sente que j’suis pas bien

mais c’est plutôt qu’j’comprends plus rien »
[Volo – jeune fille en fleur]

C’est pas que je m’avoue battue,
mais c’est plutôt que je ne veux plus jouer,
C’est pas que qu’à lui je ne tienne plus,
mais c’est plutôt que j'sais plus ce que j’ai bien pu lui trouver

« Je m'excuse plus d'être amer par excès de politesse »
a également dit Volo.
A quoi bon de toute façon ?
j’ai toujours été mauvaise joueuse, après tout.
Alors oui, je déverse ouvertement ma bile puisque en ouvrant les yeux, j’ai découvert que cupidon m’avait épinglé avec un loup-garou.
De petite fille, je suis devenue voyante et ce sont les cartes qui me disent la vérité, puisque je ne peux pas faire confiance aux villageois.
 Je vais tenter de ne pas virer chasseur, mais je garantis rien.
L’aigreur, c’est peut-être contagieux.

 Je mets un point final au Vaudeville affligeant qu’est ma vie depuis un an.
J’écoute Volo et la Déclaration en boucle
Je noircie la dernière page du carnet à la couverture de carton bouilli qui m’accompagne partout,
 

 Pour la première fois depuis un an, je n’ai plus mal
J’ai l’impression qu’on m’a ôté des œillères,
« Le champ des possibles s’ouvre à moi » disait Tildoo.  
Et bien, coup de bol, il s’ouvre en anglais.

 

Anglais, langue où il n’existe pas de conjugaison au futur.
Juste une construction artificielle avec « will », qui témoigne d’ailleurs de la volonté, plus que d’un réel futur.
Comme je fais une allergie au futur, ca m’arrange bien,
une vraie cure de désintox’
Partir. Loin. Longtemps.
Je trouverais peut-être pas de monastère tibétain ou de prison chinoise en Irlande,
mais vu la pluviométrie locale, y’a pas meilleur endroit pour se mettre au vert, à priori.
Le reste, on en reparlera.


« je te dois mes premiers frissons
 et mes premiers coups sur les doigts,
[…]
malgré tous mes démons
les menottes que j’ai aux bras
[…] je te quitte pour de bon »

 

La déclaration, Debout sur le zinc

Un p’tit peu, Volo

Jeune fille en fleur, Volo

Samedi 21 août 2010 à 20:51

un bon mensonge, c’est comme un maquillage réussit : on ne doit pas le remarquer.
Certains sont particulièrement doués à ce petit jeu.
La fée qui s’est penchée sur mon berceau a probablement dû penser que j’avais la tronche d’un être retors et manipulateur le jour où elle m’a donné le don de mentir effrontément.

Je peux monter un mytho énorme à à peu-près n’importe qui.
En le regardant dans les yeux et lui jurant que c’est la vérité.

Faire passer une absence et une gueule de bois pour une crise d’aérophagie, faire croire que je sors juste du métro alors que j’étais chez moi depuis deux heures, convaincre le contrôleur que je ne savais VRAIMENT pas qu’il y avait deux tarifs dans les TER…

 

 

Mais, si vous ne possédez pas ce don, RéVoLUTioN, plus besoin de vous creuser la tête pour trouver un bon mensonge, on a testé pour vous la parade imparable :
« désolé, j’étais à la frontière italienne ».
 Difficile de contester quoi que ce soit à ca.
[Bien que « désolé, je n’ai pas pu te répondre, je mangeais du choux-fleur » semble également très convaincant.]

 

Parce que une conception du monde où, hors des frontières de France, on entre en « terra incognita », et où il est impossible de contacter les gens resté au pays, c’est dépassé depuis l’invention du téléphone par Graham Bell en 1863.
[Hello, nous sommes au 21ème siècle, nous possédons tous des téléphones portables, et les satellites sont assez intelligents pour faire passer nos messages par des réseaux étrangers. Si, si, je t’assure.]

Parce que des messages qui restent bloqués aux frontières italiennes ou franc-comtoises, mais franchissent sans encombre la frontière Sénégalaise, la Mauritanie, le Maroc, le détroit de Gibraltar, remontent toute l’Espagne et arrivent en France, ça semble louche.

Ah oui, et aussi, parce que le « je viens juste de rentrer de vacances » lorsque facebook enregistre depuis plusieurs jours des activités sur le profil, ça sent l’amateur.
[tout comme le « désolé, je suis débordé en ce moment » au moment où tous tes contacts reçoivent tes résultats à Farmville et voient tes photos de la soirée de la veille]

 

Etre crédible demande un minimum d’organisation…

 

Alors,
lorsqu’un bébé est l’excuse du  programme de votre week-end,
lorsqu’une fille dit s’être habillée avec ce qui lui tombait sous la main,
lorsque votre conjoint part acheter des vis,
lorsque la frontière bloque les appels au secours
[…]
Y’a baleine sous gravillon.

Vendredi 13 août 2010 à 18:06

Quand j’étais gamine, le camping c’était cool. Y’avait plein de ptits voisins avec qui partager ton sandwich au chocolat du goûter, faire la course en vélo ou faire des pâtés de sable. L’ambiance était bon enfant, tout le monde était sympa avec tout le monde, bref c’était plutôt rigolo.

Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais depuis mon enfance, les choses ont bien changées.

Le camping est devenu un repaire à beaufs.
Des mecs torses nus, le bide à bière comme uniforme réglementaire, jouant au foot, Kro à la main, dégageant des effluves de Axe sur fond sonore d’un portable qui crachote du M. Pokora.
Avec forces « fils de pute, tu tires comme une merde », « vas-y pédé, fais moi la passe », « enculé, y m’a taclé », et autres douceurs du genre. Je leur aurait bien fait remarquer, comme le dit Volo, que « C’est une insulte à caractère homophobe » …mais, comme il le dit également « c’est pas le moment de jouer les pédagogues ».
[Volo – « L’interprétation » de l’album « Jours Heureux » - cf here]

Le tout sous les yeux d’un groupe de filles sur-maquillées, avec aux oreilles des anneaux de 40cm jaunes fluos barrés d’un « love » en métal doré, aux bourrelets moulés dans des fringues en stretch. Elles poussent des cris de putois affamés sensés encourager les mecs qui jouent. Et niveau vulgarité, elles semblent faire un concours. « éh mais vas-y bouge ta graisse, là ! », «  c’est le poids de tes couilles qui t’empêche de courir ?mouhahahaahah »
Mouhahaha, en tout cas, c’est surement pas celui de ton cerveau qui t’empêche de  te lever de ton gros cul, pintade.

L’ensemble relève de la caricature, c’est gerbant parce que c’est too much. On se croirait dans un sketch.

Evidement, quand je passe en plein footing, je déclenche les rires… évidement, la belote avec les parents, c’est craignos et évidemment, le badminton avec le ptit frère, ca fait pitié.

Et impossible de les éviter,  ils VIVENT au camping. Je veux dire, vraiment. Pour moi le camping, c’est juste l’endroit où tu dors, mange et te lave. Le reste du temps tu pars randonner/visiter/flâner. Bref, tu te casse de là, parce qu’il n’y a rien à faire. Mais y’en a qui n’en décolent pas pendant toute la durée du séjour… du coup, ils participent bien sur à toutes les soirées [pourries] proposées par le camping, et bien sur à l’inévitable karaoké. Ahhh, le karaoké… les plus beaux titres de la chanson française…au choix johnny, amel bent, christophe maé et « fous ta cagoule »…l’horreur. A fond, bien sur, et jusqu’à deux heures du mat’, bien sur.

Le pire c’est que leur bêtise crasse, ils la font subir aux autre. leur terrain de chasse : les douches…une fois drapée dans ma serviette, je vois une main s’introduire au dessus du mur…suivie d’une casquette…et d’un téléphone portable en mode appareil photo. Oui, mais non.
Je me baisse ensuite pour nouer mes lacets, et là, bingo, de jolis préservatifs usagés sous le banc…
ET MEME PAS NoUéS, EN PLUS.
Les gens sont des porcs.

 

 

Bon, ok, il faut de tout pour faire un monde, et, ok, je suis peut-être une grosse misanthrope qui adoOore baver sur les gens. Peut-être. …mais honnêtement, quand tu vois un groupe de mecs de 17-18 ans jouer avec un briquet en mode chalumeau à celui qui l’approchera plus près de ses narines en mode « cramons nous gaiement les poils du nez », c’est pas moi qui exagère… si ?

 

 

[et sinon, y’a aussi des gens sympas, qui te proposent leur courant pour charger ton portable, qui prêtent leur batterie de voiture pour mettre les pinces quand ton père à laissé la lumière allumée [merci papa], des ptits couples du même âge que les boulets sus-nommés avec leur gamin, des couples de ptits vieux adorables, des familles avec 6 ou 7 gosses tous plus trognons les uns que les autres. Mais c’est rare.]

Mercredi 4 août 2010 à 10:40

Ca y est, les astres ont parlé [et le calendrier de Brittany Ferries aussi], le grand saut aura lieu le 10 septembre à 21h30.

 

As-tu déjà remarqué comme nous avons tous tendance à adorer les nouveaux départs et à détester les fins ? c’est fichtrement illogique, puisque l’un ne va pas sans l’autre. Impossible de partir ailleurs sans quitter l’endroit où l’on est.
Moi je voudrais pouvoir commencer plein de nouvelles choses sans avoir à en arrêter d’autres, apprendre à la fois la médecine, l’anglais, le journalisme, l’ethnologie…
Moi je voudrais pouvoir vivre en même temps en Australie, en Nouvelle Zélande, en Thailande en Inde, au Mali, en Norvège et en Argentine…

Malheureusement, bien que ma future fac ressemblât à Poudlard, je n’ai toujours pas appris à transplaner, pas plus que je ne possède un retourneur de temps
 
« avec des « si », on mettrait Paris en bouteille », dit le dicton. J’aimerais bien moi, mettre Paris dans une bouteille. Je la glisserais dans la poche gauche de mon queschua et je l’emmènerais avec moi. Il me suffirait alors de croquer dans le champignon d’Alice, et hop, je pourrais me faufiler par le goulot et retrouver pur quelques heures mes khâgneux, le métro, les quizz de couchsurfing, les bords de Seine illuminés. Oui, j’aimerais bien pouvoir emmener Paris avec moi…

 

Mais, revenons à nos ferries. Personnellement je sens un petit vent de nostalgie [et d’angoisse aussi] qui commence à se lever.
« bon, ba…on se voit en juin 2011, hahaha »
haha. Morte de rire.
 

Un an. C’est foutrement long et terriblement court.

Long, loin de ces êtres si importants qui savent te faire rire quand ca va pas [et puis quand ca va bien aussi, hein], organisent 15 000 bloody pique-niques, viennent t’attendre à la gare, te font un peu de place chez eux pour t’héberger, traversent paris sous la flotte pour t’aider à porter tes tonnes de sacs…
Mais court.
Court, pour rencontrer ces personnes géniales qui ne me connaissent pas encore et ne savent pas quelle chieuse est sur le point d’entrer dans leur vie. Court, pour appréhender un pays dans sa totalité, avec sa culture et ses diversités. Court pour que cette ville devienne mienne. ...Parce que l’on sait déjà que le retour sera rude…
[court pour rédiger un mémoire aussi, hein, mais bon, j'dis ça, j'dis rien…]

 Un mois. Dans un mois, je change de pays et de langue. Dans un mois, je change de portable, je me mets à skype, je démarre un nouveau blog [cf here]. Dans un mois, je pars habiter en colocation avec 5 parfaits inconnus. Dans un mois, je pars étudier dans une fac qui ressemble à Poudlard, balais magiques en moins. Dans un mois, je pars habiter au pays de la bière, des moutons et des musiciens de rues

 Je ressens déjà l’égoïsme de ceux qui partent…on voudrait que les autres cessent de vivre pendant notre absence. On jalouse leur amitié qui va se renforcer tandis que l’on sera loin, on jalouse les nouveaux amis qu’ils vont se faire, on jalouse toutes ces choses que l’on va louper…

On voudrait pouvoir partir en sachant qu’au retour rien n’aura changé…douce illusion

 Alors bon vent à ceux qui partent dans divers coins du globe, de l’Allemagne au Canada, de l’Espagne à la Chine, de l’Ecosse à l’Australie.

 

See you en juin 2011. Haha.

Mardi 20 juillet 2010 à 12:03

Raisonnable

 

Un adjectif polysémique. qu’on m’accole un peu trop souvent.

Tu sais, c’est le genre de mot qui fait super bien sur la lettre de recommandation d’un prof, un rapport de stage ou l’appréciation d’un directeur de camp
Mais dans la bouche du quidam moyen, ca rime un peu trop avec « balais dans le cul » à mon gout.
 
[Voire même avec « psychorigide » d’après un certain crétin fini, mais ça c’est parce que « conscience professionnelle », il connait pas. Excusez-le, son-mono neurone est déjà occupé à se la péter dans son pantalon de velours rose pâle. Le grand chic. Remarquez, au moins il était assorti aux macarons, c’t’andouille.]

VA VoIR LE BoRDEL DANS MA CHAMBRE ET oSE ME DIRE EN FACE QUE JE SUIS PSYCHoRIGIDE, trainé.

Mais zut à la fin, je ne suis PAS raisonnable. J’ai des témoins.
J’ai mon lot de conneries, de trucs dont je suis pas fière
J’ai mon lot de délires stupides, de coups de folie
J’ai mon lot de plans à l’arrache… 22h, « viens, on part à la mer »

http://un-balcon-en-foret.cowblog.fr/images/swing940x626.jpg

Genre une fille qui se déguise en maître Yoda, qui oublie de s’inscrire à la fac et qui roule comme une dératée dans rennes, elle est raisonnable ?
Genre une fille qui organise des courses de balais volants, qui enchaine les nuits blanches et pique du nez au bureau, qui danse et chante à tue-tête dans les rues de paris un 6 juin, elle est raisonnable ?
Genre une fille dont le but dans sa vie c’est de tout plaquer et de partir faire le tour du monde avec appareil photo et guitare en bandoulière, elle est raisonnable ?

 

Ca veut pas dire pour autant tout accepter. Ca veut pas dire foncer tête baissée dans tous les plans foireux. Ca veut pas dire n’avoir aucuns principes.
 

Raisonnable, non. Intègre, oui.

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